Ce qu'écrivait Joseph Pichard (critique d'art)
Nous avons vu en 1922, dans la banlieue parisienne, encombrée,
comme toutes les banlieues, de pastiches d'esprit médiéval,
apparaître l'église du Raincy, signe et affirmation des temps
nouveaux et de l'alignement vers eux des programmes cultuels.
Tout au long d'un quart de siècle, lentement d'abord, puis
dans .un mouvement qui s'accélérait d'année en année, nous
avons vu le fonctionnalisme s'imposer dans l'architecture
religieuse, les églises s'incorporer à tout l'ensemble de la cité
moderne jusqu'à en constituer parfois l'élément le plus significatif,
un style se dégager, au point que la grande salle rectangulaire,
flanquée d'une sorte de cheminée, est devenue familière à nos
nouveaux paysages urbains, au même titre que la voûte flanquée A
de contreforts et la mince flèche gothique à nos villes et villages
anciens.
Aucune conception, aucune forme n'épuisera jamais ce sentiment
du sacré qui incite l'homme à bâtir des temples. Après les églises
gothiques, nous avons connu l'architecture baroque. Après la
leçon de Perret et celle des architectes suisses et allemands, il y
eut celle de Le Corbusier. " y a aujourd'hui celle d'Oscar
Niemeyer à Brasilia. Des églises se sont élevées au cours des
dernières années, qui relèvent de conceptions diverses, mais qui
toutes manifestent l'ambition d'élever le fonctionnalisme de la
construction religieuse jusqu'à inclure ces valeurs auxquelles les
églises anciennes ont toujours voulu rendre hommage et qui sont
la grandeur, le mystère, la gloire.